Lien vers: Jugement du Tribunal à l’égard de Nicolas Arend et de Christophe Belche
Les prévenus
1) Nicolas Arend
Administrateur de l’entreprise ACB sàrl à Bigonville (radiée)
2) Christophe Belche
Senior Accountant/ Fund and Corporate chez Fiducenter S.A.
Les faits en résumé
Des castors, espèces protégées, ont été retrouvés tués par balle et cloués ou suspendus le long des routes dans des lieux publics.
Pour l’un des suspects, Nicolas Arend, les faits de braconnage ont pu être établis. Il a été condamné à payer 16.000,00 € d’amende ainsi que d’autres frais.
Pour Christophe Belche, si son implication directe n’a pas pu être établie, la téléphonie démontre que Nicolas Arend le tenait au courant de ses actions de braconnage et l’invitait à y participer.
Extrait du jugement
Lien vers: Jugement du Tribunal à l’égard de Nicolas Arend et de Christophe Belche
Le 1er mai 2021, à Houffalize, un témoin a découvert la dépouille d’un castor accroché à un panneau de signalisation au moyen d’une cordelette de couleur bleue, dite cordelette à ballots.
Deux jours plus tard, le 3 mai 2021, toujours à Houffalize, un témoin a découvert une seconde dépouille de castor accrochée de la même façon à un autre panneau de signalisation.
L’autopsie des deux animaux a révélé qu’ils avaient été tués par balles.
Les enquêteurs apprendront par la suite que les projectiles ont été tirés par une carabine 22 LR.
Le 11 mai 2021, un témoin a découvert trois dépouilles de castors, abandonnées dans un fossé non loin du ruisseau et de l’étang du Pont de Sommerain.
Le jour même, par la voix de M. Henri MARDULYN, l’association NATAGORA a porté plainte en estimant« le préjudice de cette situation à l’euro symbolique ».
Peu après, un témoin anonyme s’est rappelé avoir vu, le 24 avril 2021, deux personnes se promenant le long de l’étang du Pont de Sommerain. L’un se servait d’une paire de jumelles, l’autre était porteur d’une carabine. Il est apparu très rapidement que l’homme avec les jumelles était Nicolas AREND et que l’homme avec l’arme à feu était Christophe BELCHE.
Les enquêteurs ont pu analyser les images d’une caméra de vidéo-surveillance équipant un établissement situé à proximité de l’endroit où la seconde dépouille d’un castor avait été découverte le 3 mai 2021.
Bien que les images soient de mauvaise qualité, elles établissent que l’animal mort a été attaché au poteau par un homme agissant seul, utilisant un véhicule 4X4 ou SUV équipé d’un coffre/hayon à ouverture électronique et qu’il transportait la dépouille du castor dans une caisse en carton.
Le 19 mai 2021, le témoin anonyme dit avoir vu Nicolas AREND trainant une dépouille d’un (cinquième) castor.
Au vu de ces premiers éléments d’enquête un magistrat instructeur a donné aux verbalisateurs mandat de perquisitionner les résidences des deux précités Nicolas AREND et Christophe BELCHE.
Les trois mandats du juge d’instruction ont été mis à exécution simultanément le 21 juin 2021.
Chez la mère du premier prévenu où celui-ci réside habituellement, les enquêteurs ont découvert, notamment, une carabine 22LR, avec ses munitions, appartenant au second prévenu Christophe BELCHE.
Ils ont découvert une caisse en carton maculée de traces de sang et de la cordelette de couleur bleue comparable à celle ayant servi à la suspension des deux dépouilles dont question ci-dessus.
Chez le second prévenu, les enquêteurs ont saisi, notamment, deux GSM et des armes à feu.
Le magistrat instructeur a fait procéder à une recherche de profils génétiques à partir des taches de sang souillant la caisse en carton découverte chez la mère du prévenu AREND. Deux profils génétiques ont été mis en évidence : celui d’un sixième castor (qui n’a pas été retrouvé) et celui du castor découvert le 3 mai 2021 à Houffalize. Ces devoirs en matière génétique ont aussi révélé que les castors en cause étaient parents, vivant ensemble ou ayant vécu ensemble.
Madame la juge d’instruction a fait réaliser une enquête balistique à partir des deux fragments de projectiles exploitables retrouvés dans les corps des castors et des armes saisies en perquisitions par les enquêteurs. L’expert conclut comme suit son rapport : les deux projectiles proviennent vraisemblablement de la même arme qui, au vu du nombre de rayures des canons, n’est pas une des cinq armes saisies. Les conclusions sont formelles, les fragments de projectiles sont incompatibles avec les armes saisies chez la mère du prévenu AREND et chez le second prévenu.
Enfin, Madame la juge d’instruction a ordonné l’exploitation des deux GSM saisis. (…).
Deux SMS adressés par Nicolas AREND à Christophe BELCHE ont retenu l’attention des enquêteurs.
Le 22 avril 2021 AREND fait savoir à BELCHE qu’il a trois castors sous les yeux et lui demande s’il peut venir demain à la même heure, avec une arme. Les enquêteurs mettent en parallèle ce SMS du 22 avril 2021 et le témoignage d’une personne disant avoir vu, le 24 avril 2021, AREND et BELCHE, ensemble le long de l’étang.
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